Interview

Votre actualité en librairie, c’est Le livre de Neige, véritable déclaration d’amour à votre mère ?

"Je suis en effet partie sur les traces de ma mère qui a quitté l’Espagne au début années 60, accompagnée de mes grands-parents, pour arriver dans une banlieue ouvrière, à Saint-Denis. J’ai découvert avec émotion plein de choses, notamment le courage et la détermination dont elle a fait preuve, la force singulière qui l’a portée à une ascension sociale fulgurante."

Ce récit est très apprécié des lecteurs, récompensé récemment par le prix Brise-Lame. Et votre mère, comment l’a-t-elle accueilli ?

"Au-delà de l’émotion à voir sa vie romancée dans un livre, c’est la fierté de voir que son histoire était enfin racontée. Une histoire qui touche beaucoup de gens et qui est assez peu racontée en littérature, la petite histoire qui passe au travers des mailles du filet de la Grande Histoire."

Rencontrer le public comme vous allez le faire à la médiathèque d’Osny, c’est quelque chose que vous affectionnez ?

"Absolument ! Les auteurs ne sont pas dans une tour d’ivoire. J’ai toujours plaisir à rencontrer les lecteurs, à échanger avec eux. C’est émouvant parfois, certains me racontent comment des passages de mon livre les ont touchés. Un exercice d’autant plus touchant dans une bibliothèque car je garde des souvenirs magiques et nostalgiques de celle de Melun où mes parents m’emmenaient enfant."

Un exercice qui nourrit votre écriture ensuite ?

"Parfois oui, des idées me viennent à l’issue des critiques des lecteurs. Quand une personne me dit qu’elle a aimé le ton et accroché à tel passage, ou au contraire qu’elle en a moins aimé un autre. Ces retours directs des lecteurs sur mon travail sont essentiels."

En tant que lecteurs, nous sommes curieux de savoir en quoi consiste le travail avec un éditeur ?

"On n’imagine pas à quel point un éditeur est important ! Il nous accorde sa confiance pour publier notre texte, son accompagnement est extrêmement précieux. En pratique, sur Le livre de Neige par exemple, mes éditrices m’ont beaucoup aidé à affiner le texte, à trouver la forme qui permettait de donner le mieux vie à l’histoire, par petites scènes, petites touches."

Questions bonus pour les lecteurs du site Internet

Olivier Liron, si l’on vous demandait un livre qui vous a particulièrement marqué quand vous étiez enfant ?

"Pas un… mais plusieurs, ceux de Roald Dahl ! Tous ses livres sont magiques, ses histoires extraordinaires. La lecture a été un grand refuge pour moi."

Et pour l’écriture, quel a été votre déclic ?

"Enfant, je me souviens avoir écrit des histoires, puis des poèmes adolescent. Mais la vraie envie d’écrire, de m’y consacrer pleinement, est venue en classe de Première, avec ma professeure de Français qui m’a fait découvrir les poèmes d’Henri Michaux et de Baudelaire. J’ai trouvé qu’il y avait un « truc » incroyable dans l’écriture, mes études de lettres m’ont donné les outils pour cela."

Sans tout dévoiler, vous planchez sur un prochain projet d’écriture ?

"Effectivement, j’ai un projet de roman, une nouvelle fois aux éditions Gallimard. J’aime explorer des thématiques différentes à chaque ouvrage pour ne pas ennuyer les lecteurs ! Cette fois-ci, ce sera une réflexion sur le genre et la masculinité. Mais je ne peux pas vous en dire plus, je suis en pleine écriture (ndlr : rires) !"