Jules Riottot
Arrêtons-nous sur celui qui fut propriétaire du Château de Grouchy entre 1853 et 1877.
Après le décès du comte Charles Malo de Lameth en 1832, c’est sa fille aînée, Jeanne, qui hérite du Grand Château, depuis renommé Château de Grouchy. Elle en fait donation dès 1833 à son fils, le comte Scipion Louis de Nicolaÿ. Particulièrement dépensier et probablement joueur, ce dernier rencontre à
partir de 1845 des difficultés financières le contraignant à vendre le château en 1853 à l’industriel Jules Riottot.
Conseiller municipal pendant 26 ans
Parisien résidant au 13 rue de Reuilly, à la tête d’une manufacture de papiers peints, Jules Riottot est marié depuis 1830 à Éléonore Gaughon, avec qui il n’a pas d’enfant. Moins d’un an après l’acquisition du Château de Grouchy, le 19 février 1854, il est nommé conseiller municipal d’Osny. Il occupe cette fonction sous le mandat du marquis de Nicolaÿ pendant 26 années, jusqu’à la chute de l’Empire et l’avènement de la IIIe République.
Un humaniste
Très actif pour sa commune, Jules Riottot participe à la réflexion sur l’aménagement de la ligne de chemin de fer entre Pontoise et Dieppe, ainsi que sur la construction de la mairie-école (c’est le Foyer de la Belle Époque aujourd’hui !). Membre du bureau de bienfaisance de 1854 à 1875, il vient régulièrement en aide aux indigents de la commune.
Pour récolter des fonds, il organise pendant l’hiver 1866 une série de courses aux patins à glace sur l’étang du parc avec le Cercle Nautique de Pontoise. Courses de vitesse, course fantaisiste ou course aux palets, l’entrée dans le parc est de 1 franc ainsi que chaque participation aux courses !
Ruiné, il vend le château…
Écarté de l’administration municipale en 1870, il voit sa situation financière se dégrader. Il emprunte d’importantes sommes d’argent, notamment 70 000 francs au Crédit Foncier de France, avec une inscription d’hypothèque sur le château d’Osny. Il cède donc sa propriété aux enchères, moyennant 190 000 francs, au banquier Alfred Tourly qui la revendra à peine trois ans plus tard pour 220 000 francs à Edmond About, homme de lettres.
