Tribune de l'opposition du mois de septembre 2018

La rentrée de tous les dangers La rentrée aurait dû être un moment d’euphorie, la France est championne du monde, une génération a succédé à une autre pour la plus grande joie du pays. Cette équipe nationale est très jeune, ce qui fait raisonner avec actualité les paroles du Cid : "Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années."
Cette victoire a aussi montré que dans le sport, la formation des jeunes doit être une priorité si nous voulons rencontrer des succès. Pourtant, c’est au cœur de l’été que la ministre des Sports a annoncé que : "Ce n'est pas le rôle de l'État de financer durablement les clubs". Le gouvernement semble donc déterminé à appliquer son mantra de la réduction des dépenses à tous les domaines de la vie sociale, les entreprises du CAC 40 étant les seules qui n’ont pas d’inquiétudes à se faire, les cadeaux se succèdent si vite qu’elles n’ont pas le temps de les ouvrir.
En attendant, réduire le financement du sport amateur c’est faire augmenter le prix des licences sportives, favoriser la marchandisation du sport, laisser les équipements se dégrader et faire peser une responsabilité supplémentaire sur des collectivités locales que l’État a entrepris méthodiquement d’étrangler financièrement et politiquement. Au final, c’est scier la branche du sport pour la jeunesse et de nos futures victoires ! La philosophie de la majorité est toujours la même : moins d’État et moins de protection pour tous. Les retraités qui ont déjà subi la hausse de la CSG vont maintenant connaître comme les fonctionnaires, le gel de leur pouvoir d’achat. Les prochaines réformes, en premier lieu celle de l’hôpital, n’épargneront aucun secteur de l’action publique, les préfets sont même encouragés à trouver des économies par un intéressement.
La logique compétitive de l’entreprise appliquée à l’État c’est moins de solidarité, moins de protection, moins de services publics pour tous. Les seuls qui y gagneront encore sont les "premiers de cordées" qui n’attendent rien de l’État, mais s’empresseront de se substituer à lui pour accumuler les profits.

Pascal-Eric Lalmy, Dominique Couvreur, Patricia Desbats
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