Marie F.

Après une carrière dans la publicité, Marie F. rencontre l’art contemporain en 1989. Elle fouille toutes les techniques au service d’un seul maître : le geste, spontané et sans interdit. Le choix des formes abstraites l’emporte dans les toiles de l’artiste, qui reste fascinée par les noirs profonds de Pierre Soulages et par l’artiste Zao Wou Ki.

Au fil du temps, sa passion pour les arts chinois la conduisent à la calligraphie devenue une composante majeure de son travail. L’encre noire remplace peu à peu les couleurs et le mouvement instinctif (le « Qi » en chinois), reste fondamental. Appliquée à l’aide de gros pinceaux chinois, l’empreinte de l’encre forme sur la toile les balances des noirs et des blancs, des vides et des pleins…
L’utilisation de la tâche, fait de l’encre une forme indomptable : « Car la tâche dérange… elle trouble la lecture, obstrue la représentation. Une peinture a comme qualité la maîtrise qui assume la clarté, la propreté, l’ordre… La tâche elle, est débordement intempestif », commente Marie F. qui assume cette subversion avec un doux sourire.

Ses toiles en format kakémono rappellent d’ailleurs le dazibao chinois, grande affiche rédigée par de simples citoyens et placardée pour être lue par tous.
Enfin, au milieu de cette emprise du noir, des toiles aux verts et rouges éclatants viendront s’imposer aussi, comme un pied de nez de Marie à sa propre austérité picturale…