Le devoir de solidarité nous honore
Depuis que le Chef de l’Etat s’est engagé à accueillir des réfugiés menacés par la guerre et la dictature, nous voyons monter, ici et là, une polémique sur une prétendue concurrence entre les précaires dans leur accès à la solidarité, au logement et à l’hébergement.
La crise des réfugiés intervient dans un contexte de pénurie d’hébergements et de logements pour les plus pauvres, et à la veille de l’hiver la situation est encore plus difficile. Pourtant nous connaissons cette situation depuis longtemps et chaque année la Fondation Abbé Pierre tire le signal d’alarme. Les inquiétudes qu’expriment les travailleurs sociaux, les bénévoles, parfois les personnes en situation de précarité elles- mêmes, face aux risques de concurrence entre «pauvres» sont donc compréhensibles. Pourtant, penser qu’avant d’aider ceux qui arrivent, il faut aider ceux qui sont déjà là, voire ceux qui sont nés ici, est dangereux et contraire à la dignité humaine. Notre pays, peut – et doit – tendre la main à toutes les personnes à la rue, quelle que soit leur situation. L’accueil inconditionnel des personnes en situation de détresse, inscrit dans les textes de notre République, interdit le tri des personnes en fonction de leur statut ou de leur nationalité. Le remettre en cause serait une atteinte grave à nos valeurs républicaines de solidarité et de fraternité.
L’annonce par le Premier ministre, le 16 septembre, d’une enveloppe financière supplémentaire dédiée à l’accueil de réfugiés et à l’hébergement d’urgence de tous les sans- abri est un signe positif. Les propositions faites par les citoyens, les associations, et les solutions dégagées par les pouvoirs publics, prouvent que «quand on veut, on peut». Maintenant, il faut rendre durable cet élan de solidarité pour combattre toutes les formes de pauvreté.
Pascal-Eric Lalmy, Dominique Couvreur, Patricia Desbats
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